EXTRAITS DU DISCOURS (Ferenc Gyurcsány)
EXTRAITS DU DISCOURS (Ferenc Gyurcsány)
De La Presse de Montréal
« Nous avons menti matin, midi et soir...»
« Si je dois être honnête avec vous, je dois dire que nous avons beaucoup de doutes. Que derrière notre assurance, nous sommes déchirés par l’angoisse et le tourment. Je peux vous dire que ce que nous allons faire ne sera pas parfait. Nous avons fait ce que nous avons pu depuis un mois. Nous avons fait ce qui était possible de faire secrètement, en nous assurant que les documents sur lesquels nous nous basons ne feraient pas surface pendant les dernières semaines de la campagne électorale.
Nous avons gardé le secret, alors que nous savions et que vous saviez aussi qu’en cas de victoire, nous devrions nous asseoir pour travailler sérieusement et que notre pays n’a jamais connu de tels problèmes. Nous avons merdé, pas un peu, beaucoup. Personne en Europe n’a fait de pareilles conneries, sauf nous (en laissant filer les déficits publics) (...)
Il est évident que nous avons menti tout au long des 18 derniers mois. Il est clair que ce que nous disions n’était pas vrai. Nous n’avons rien fait depuis quatre ans, rien. Vous ne pouvez pas me citer une seule mesure gouvernementale dont nous pourrions être fiers, à part le fait que nous nous sommes sortis de la merde à la fin (ndlr : en gagnant les élections)
À court terme, nous n’avons plus le choix. Janos Veres (ministre des Finances) a raison. Nous pouvons encore faire semblant un petit peu mais plus longtemps. Le moment de vérité est arrivé. L’aide divine, les flux financiers internationaux, les centaines d’astuces comptables, dont vous n’avez pas à connaître l’existence, nous ont tous aidés pour survivre. Mais c’est terminé. On ne peut pas aller plus loin. On doit avouer dès le premier jour ce qu’on doit faire pour réduire le déficit dès cette année, et mettre en œuvre les modifications fiscales dès le mois de septembre. (...)
C’est fantastique de diriger un pays. Pendant les 18 derniers mois j’en étais capable parce que j’avais une ambition : convaincre la gauche qu’elle pouvait gagner, qu’elle n’avait pas à courber la tête dans ce putain de pays, qu’elle n’avait pas à faire dans sa culotte devant (le chef de l’opposition de droite) Viktor Orban (…) J’ai dû prétendre pendant 18 mois que nous gouvernions. Nous avons menti matin, midi et soir. Je ne veux pas continuer comme ça. »
- d’après AFP et BBC